Députés vapoteurs : un exemple ?

...cette décision de permettre aux députés de vapoter pendant les séances du Grand Conseil a été prise par le bureau sous la forte pression de l’un de ses membres, grand vapoteur devant l’éternel entre deux cigares et trois paquets de clopes

Rubrique Mieux vaut en rire…

OyRomandie applaudit le Dr Gabriel de Candolle pour sa lettre de lecteur parue le samedi 13 avril dans la Tribune de Genève, dont nous reproduisons le contenu ci-dessous :

Députés vapoteurs : un exemple ?

Genève, 10 avril. J’ai appris avec stupéfaction et consternation la décision du Bureau de notre Parlement cantonal d’autoriser l’usage de la cigarette électronique aux séances et commissions du Grand Conseil. Le Conseil d’Etat a quant à lui, par précaution, interdit l’usage de la vaporette dans les administrations. Tout le monde connaît les effets désastreux du tabac sur la santé en général et pour ce qui est de ma spécialité médicale, les organes reproducteurs aussi bien masculins que féminins en particulier. Si l’on peut saluer l’utilité de la cigarette électronique comme aide à l’arrêt du tabac, elle n’est certainement pas à conseiller sur le long terme. Des effets néfastes sont suspectés, notamment ceux liés au contenu en nicotine de certaines e-cigarettes. On sait aussi que leur usage par des enfants ou adolescents est de nature à créer une addiction qui ne serait pas apparue autrement. (…) Les députés ne sont-ils pas l’émanation du peuple souverain qui a décidé massivement d’interdire le tabac dans les lieux publics? S’il est vrai que certaines e-cigarettes ne contiennent pas de nicotine, d’autres en diffusent à des doses variables. (…) Si la majorité du Bureau du Grand Conseil est par hasard constituée actuellement de fumeurs, vapoteurs ou d’individus ayant élevé la tolérance à n’importe quoi au niveau d’une religion, il y a fort à parier qu’interrogée à bulletins secrets, la majorité du Grand Conseil aurait raisonnablement interdit la cigarette électronique.

Dr Gabriel de Candolle

OxyRomandie croit comprendre que cette décision de permettre aux députés de vapoter pendant les séances du Grand Conseil a été prise par le bureau sous la forte pression de l’un de ses membres, grand vapoteur devant l’éternel entre deux cigares et trois paquets de clopes (voir photo ci-contre). Il est aussi notoire que cet élu du peuple a récemment ouvert en ville de Genève une boutique consacrée à la vente de ... cigarettes électroniques, justement.

Dorénavant, tout citoyen genevois est pour lui avant tout un client potentiel de son échoppe et toute occasion de stimuler la demande de ses produits est bonne à prendre. En particulier, l'image - par exemple sur une chaîne de télévision locale - d'élus siégeant la tête enfouie dans un épais nuage de vapeur nicotinique alors qu'ils délibèrent des affaires de la République, constitue un message promotionnel non négligeable.

Non négligeable et non négligé : le message a été transmis 5 sur 5 au public. Force est cependant de constater que nos députés (et surtout nos députées) l'ont échappé belle : leur collègue MCG, dont le pouvoir de persuasion au sein du bureau semble sans limite, aurait tout aussi bien pu racheter le salon érotique Vénusia. Ce serait alors la pipe qui serait autorisée lors des séances du Grand Conseil !

 


2014.04.13/pad