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« Pour une Suisse romande où il fait bon respirer »


« ...pour éliminer vraiment les risques de la fumée passive, il faudrait changer l'air ambiant au moins 34'000 fois par heure, ce qui occasionnerait un véritable tourbillon dans le restaurant en question. »



« La seule possibilité d'éviter les risques de la fumée ambiante est l'introduction de restaurants sans fumée. »

Systèmes de ventilation: un échec pour la fumée passive

(AT) 26 janvier 2004 - Les systèmes de ventilation des bars et des restaurants ne sont pas aptes à contrer les risques pour la santé de la fumée passive. C'est ce que confirment de nouvelles études comparatives entre la qualité de l'air d'un espace non-fumeurs d'un bar de Toronto et de la qualité de l'air dans des bars sans fumée de Boston.

« Il n'y a pas de valeurs-limites fiables pour la fumée passive », déclare James L. Repace, expert reconnu dans le domaine de la fumée passive. La seule possibilité d'éviter les risques de la fumée ambiante est l'introduction de restaurants sans fumée.

Ce serait déclencher la tempête

Le système de ventilation du bar de Toronto évacue l'air ambiant 10 fois par heure, ce qui correspond aux prescriptions locales d'usage. Mais pour éliminer vraiment les risques de la fumée passive, il faudrait changer l'air ambiant au moins 34'000 fois par heure, ce qui occasionnerait un véritable tourbillon dans le restaurant en question. L'industrie du tabac continue malgré tout à tort de déclarer que les systèmes de ventilation sont parfaitement à même de diminuer les risques de la fumée passive.

Source: Ontario Campaign for Action on Tobacco, Public being misled on ventilation safety. Designated smoking rooms do not protect from exposure to second hand smoke, communiqué de presse, 19 janvier 2004. www.ocat.org

Commentaire d'OxyGenève

Cette étude confirme, si besoin était, ce que l'on sait depuis longtemps déjà : la ventilation n'élimine pas la pollution de l'air ambiant due à la fumée de tabac. Elle en diminue simplement ses effets incommodants, sans supprimer sa toxicité. Ainsi, le non-fumeur peut se sentir moins exposé, mais ce n'est qu'une impression trompeuse.

On peut ajouter que ce qui est vrai pour la ventilation l'est a fortiori pour les épurateurs d'air qui filtrent l'air sans le changer. Selon le même expert cité ci-dessus, « pour réduire de façon efficace la concentration de la fumée dans l'air, n'importe quel épurateur d'air doit traiter complètement le volume d'air ambiant plusieurs fois par heure. Même les systèmes les plus puissants (les plus chers), qui sont capables de capter les particules avec une certaine efficacité, peuvent réduire, mais pas éliminer les particules de goudron en suspension de la fumée de tabac, et ne sont pas du tout efficaces pour les gaz, qui contiennent la plupart des agents toxiques. Mêmes les épurateurs de particules de l'air les plus chers ne peuvent pas ôter de l'air ambiant assez de particules de goudron pour éliminer le risque de cancer induit par la fumée de tabac. En général, il est futile de vouloir filtrer l'air ambiant pour enlever la pollution due à la fumée de tabac - c'est comme si on proposait de filtrer l'eau du lac pour en contrôler le niveau de pollution. » Remarquons finalement que les filtres des épurateurs sont très vite saturés. Dans les lieux particulièrement enfumés, il faudrait les remplacer tous les deux jours, ce qui n'est pratiquement jamais fait.

Ventilation et épuration de l'air ne sont donc que des emplâtres sur une jambe de bois, qui ne donnent que l'illusion de protéger les non-fumeurs. En fait, leur principal effet est de protéger les intérêts de l'industrie du tabac, au détriment des employés des établissements, qui doivent subir la fumée passive à longueur de journée, au détriment des clients, qui doivent consommer dans un air pollué, et finalement au détriment des restaurateurs, qui doivent consentir à des investissements importants pour des systèmes de ventilation et d'épuration qui s'avèrent rapidement inefficaces et inappropriés.

(Dossier 04-004 - 2004-01-26)



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