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« Pour une Suisse romande où il fait bon respirer »


« La vaste majorité des propriétaires et gérants de bars et de restaurants qui ont été interviewés la semaine dernière, y compris certains se décrivant comme des fumeurs invétérés, ont dit qu’ils ont été surpris de constater qu’eux-mêmes appréciaient l’air plus pur qui régnait dans leur établissement, ainsi que la diminution de leurs factures de nettoyage à sec et la nouvelle atmosphère sociale créée par l’interdiction de fumer. »

Deux ans après, les New-Yorkais acceptent très bien l’interdiction de fumer dans les établissements publics

7 février 2005 - En 2002, quand le Conseil municipal de New York délibérait au sujet de la proposition du maire, Michael Bloomberg, d’éliminer la fumée de tous les lieux publics, James McBratney, le président de l’association des cafés et restaurants de Staten Island, était en furie et mobilisait toute son énergie pour s’opposer à cette mesure. Il ne manquait pas la moindre occasion de traiter Bloomberg de milliardaire prohibitionniste qui voulait la mort des petits commerces comme son bar et son restaurant. La nuit, il avait des insomnies peuplées de visions de clients désertant en masse les établissements new-yorkais et s’acheminant en procession vers les bars enfumés de l’état voisin du New Jersey, où il est encore permis de fumer.

Lorsque la semaine dernière on lui a demandé ce qu’il pensait de l’interdiction de fumer, deux années après son entrée en vigueur, il a répondu, tout penaud : « Je dois admettre que je n’ai pas constaté de baisse de mon chiffre d’affaires dans aucun de mes deux établissements. » Il a ensuite décrit ce qu’il considérait autrefois comme inimaginable : les clients semblent apprécier l’interdiction, et – avoua-t-il à voix basse - « moi aussi ».

Selon de nombreuses prévisions, l’interdiction de fumer dans les lieux publics - qui a pris effet le 30 mars 2003 - devait en effet marquer le début de la fin de la réputation de la ville comme capitale de la vie nocturne. Les critiques annonçaient le déclin des bars et des restaurants et prédisaient que les touristes bouderaient la ville. La popularité du maire, responsable de cette catastrophe, était censée tomber en chute libre dans les sondages. Les fumeurs allaient se constituer en une classe de rebelles qui ne se soumettraient jamais au nouvel ordre. En bref, New York était au bord de la guerre civile !

L’examen des données statistiques récentes, et l’avis exprimé par la grande majorité des clients, des employés et des propriétaires et gérants des bars et des restaurants, révèlent au contraire que l’interdiction n’a eu aucun des effets catastrophiques annoncés : l’économie new-yorkaise de la restauration se porte au mieux, et pas une seule des conséquences politiques et sociales annoncées par les mauvaises augures ne s’est produite.

En fait, le niveau d’emploi dans le secteur des bars et restaurants, un indicateur fiable de l’économie de la ville, a progressé depuis l’entrée en vigueur de l’interdiction. Les autorités de santé publique de la ville indiquent que plus de 98% des établissements respectent scrupuleusement la loi. La colère contre le maire Bloomberg, qui était à son paroxysme il y a deux ans de la part d’un noyau dur de fumeurs et de tenanciers d’établissements, s’est complètement estompée.

Il reste quelques individus qui maudissent l’interdiction comme une atteinte intolérable à leur liberté. Il y a aussi certains patrons de bars et de restaurants qui mettent la baisse de leur chiffre d’affaires sur le dos de l’interdiction de fumer. Les autorités de la ville disent douter de ces allégations, en rétorquant que les données des rentrées fiscales portant sur la première année de l’interdiction montrent un accroissement des recettes déclarées par les restaurants et les bars de 8.7% par rapport à l’année précédente.

La vaste majorité des propriétaires et gérants de bars et de restaurants qui ont été interviewés la semaine dernière, y compris certains se décrivant comme des fumeurs invétérés, ont dit qu’ils ont été surpris de constater qu’eux-mêmes appréciaient l’air plus pur qui régnait dans leur établissement, ainsi que la diminution de leurs factures de nettoyage à sec et la nouvelle atmosphère sociale créée par l’interdiction de fumer.

Cette évolution est un grand soulagement pour le Dr. Thomas Frieden, le chef du Département de la santé, qui s’est engagé, lorsqu’il a pris ses fonctions, à donner la priorité au projet du maire d’instaurer l’interdiction de fumer dans les lieux publics. « Ce n’était pas une période très agréeable » commente-t-il, en faisant référence au concert de protestations qui a accompagné la mise en place de l’interdiction, « il y avait une croyance irrationnelle que cette interdiction était impopulaire. »

Même les opposants les plus acharnés à l’interdiction ont été contraints de réviser leur position. Robert Bookman, un avocat de la New York Nightlife Association, une organisation qui s’était opposée d’une façon très virulente à la loi il y a deux ans, a renoncé à tout velléité de retour en arrière : il se contente maintenant de défendre les intérêts de ses clients dans le contexte des modalités l'application de la loi.

Texte inspiré d’un communiqué AP en anglais du 6 février 2005, publié par New-Record.com
(http://www.news-record.com/news/now/smokeban020605.htm)

(Dossier 05-008 - 2005-02-08)



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