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« Pour une Suisse romande où il fait bon respirer »




« Notre dernier voyage en Irlande a été presque une délivrance : nous pouvions enfin sortir, aller boire des verres, danser, sans subir sans cesse l'agression de la fumée. C'était très agréable et les lieux que nous avons visité n'étaient pas vides, loin de là ! »

Nous n'allons pas souvent au restaurant parce que la fumée réussit presque toujours à nous gâcher le repas

Votre site me donne de l'espoir. Les espaces non-fumeurs sont encore trop rares, à tel point que, mon ami et moi (28 et 25 ans), nous n'allons pas souvent au restaurant et encore moins au bar, non pas parce que nous n'aimons pas la gastronomie ou boire un verre, mais parce que la fumée réussit presque toujours à nous gâcher le repas ou le verre.

Rentrer la gorge irritée, les cheveux et la peau nauséabonds et les vêtements à isoler immédiatement de tout autre textile : est-ce un prix négligeable à payer pour sortir le soir en ville ? Nous ne le pensons pas, mais nous sommes privés de bien des plaisirs parce que nous ne sommes pas d'accord de le payer.

Notre dernier voyage en Irlande a été presque une délivrance : nous pouvions enfin sortir, aller boire des verres, danser, sans subir sans cesse l'agression de la fumée. C'était très agréable et les lieux que nous avons visité n'étaient pas vides, loin de là !
 
Sarah P., Genève, janvier 2005

Réponse d'OxyRomandie

Merci pour votre témoignage, qui est très représentatif de ce que vivent un très grand nombre de personnes, mais qui n'osent pas encore s'exprimer aussi ouvertement que vous sur cette question, craignant d'apparaître « intolérants ». L'aspect incommodant de la fumée - yeux rouges, gorge irritée, nausée, toux, etc. - sont autant de signaux envoyés par l'organisme pour indiquer à son propriétaire qu'il est soumis à des agressions qui mettent sa santé en péril. L'inconfort crée par l'exposition à la fumée de tabac n'est donc que la partie visible de l'iceberg. Lorsque notre santé est en jeu, il est idiot de parler de « tolérance » pour justifier la passivité face à la menace : la réaction normale de toute personne qui ne tient pas à être malade est de se protéger.

En utilisant des moyens extraordinaires d'ingéniérie sociale, de lobbying des milieux professionnels et politiques, de désinformation de l'opinion publique, l'industrie du tabac a réussi le tour de force de neutraliser ce réflexe de protection tout à fait vital, et de lui substituer la notion de « tolérance ». C'est une des plus grandes supercheries de la fin du XXe siècle. Malheureusement, cette gigantesque imposture s'est faite avec des complicités multiples, celle tout d'abord de certaines organisations professionnelles du secteur horeca (hôtels, restaurants, cafés), celles de certains milieux politiques ultra-libéraux qui ont dogmatiquement privilégié l'économique sans hésiter à sacrifier des valeurs humaines fondamentales, telles que le droit à la santé.

Le grand économiste J.M. Keynes disait : « La difficulté n'est pas de comprendre les idées nouvelles, elle est d'échapper aux idées anciennes qui ont poussé leurs ramifications dans tous les recoins de l'esprit des personnes. » La plupart des Suisses acceptent le principe que la fumée passive constitue une pollution de l'air ambiant très nocive pour la santé et qu'il est normal de protéger les personnes contre cette pollution dans les lieux accessibles au public. Par contre, les gens ont de la difficulté à se libérer de cette notion ancienne de « tolérance » qui voudrait qu'en dépit de cette connaissance de la toxicité de la fumée de tabac, on accepte personnellement de la subir car on a peur de passer pour quelqu'un d'« intolérant ». Graduellement, nous l'espèrons, et des signes commencent à l'indiquer - votre témoignage, par exemple -, les gens comprendront qu'il se sont fait pièger et duper par l'industrie du tabac, et ils se dégageront de cette soumission à la propagande cigarettière.

Finalement, votre expérience vous permet de mieux réaliser ce que doivent vivre les employés contraints de travailler 8 heures par jour dans une atmosphère enfumée. Imaginez une serveuse enceinte qui doit passer la grande partie de sa grossesse au milieu d'une telle pollution. Il paraît que l'on retrouve des dépôts de goudron à la naissance du bébé dans son placenta. Rien que cela devrait suffire pour bannir la fumée de tous les lieux de travail, à commencer par les plus exposés d'entre eux, à savoir les cafés, les restaurants, les bars et les discothèques.

(Témoignage t05-001 - janvier 2005)



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